N°10

 

 

 

 

LES AMIS DE GONFARON

 

 

Sommaire N° 10

 

Dossiers : -L' eau ou le golf

                   -Décharge du balançan 2006 on                     ferme!

 

 

-Reflexions

-coup de cœur

-vie associative.

- vie pratique

-Recette

-Enigme

         

         

    LE JOURNAL DES AMIS DE

     

    GONFARON:

     

      LE SAVIEZ-VOUS ?

         

 

       

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    Décembre 2003

 

2004

En cette nouvelle année, que vous souhaiter ?

Comme de tradition : santé, bonheur, prospérité  ! ...

En tout premier, santé il faut préserver

pour bonheur pouvoir profiter ;

 Quant à la prospérité, comme ceinture il faut serrer, tout reste à espérer !

Meilleurs vœux donc pour la nouvelle année ! !

 

 OSSIER :          L’eau ou le golf ?”

 

                 L’enquête publique ouverte depuis le 1er décembre 2003 jusqu’au 9 janvier 2004, relative à la demande d’autorisation de travaux pour le projet de golf et de complexe immobilier, lieu-dit “La Rouvède”, commune de Flassans-sur-Issole, concerne chaque citoyen gonfaronnais.

                En effet, comme nous l’avions développé dans de précédents  articles (Le Saviez-Vous ? n° 4 de juin 2002 page 1 - n° 9 de septembre dernier, page 2), ce projet, immense consommateur d’eau et générateur de pollution risque de se réaliser en bordure de notre commune. Nous savons que notre région est très sensible aux problèmes de sécheresse et de ressource en eau. Comment alors un tel gaspillage peut-il être envisagé pour quelques nantis, et dans une zone juste en amont d’un écosystème dépendant directement de son apport en eau (Lac de Bonne Cougne), d’un cours d’eau (le Maraval) et du forage communal alimentant une bonne partie de notre village ?

                Lors des fortes pluies des 1er et 2 décembre 2003, nous avons bien observé le fonctionnement de mise en eau de tout le système de cette zone en 48 heures :

                 - les eaux de ruissellement provenant de Rouvède commencent à remplir le lac de Bonne Cougne ;

                 - les eaux souterraines circulant au sein des calcaires et des dolomies très fissurés de cette zone apparaissent (résurgence de Bonne Cougne) et remplissent en totalité la mare (le 2.12.03) ;

                 - la plaine de Rouvède s’inonde ;

                 - le trop plein du lac se déverse dans la rivière du Maraval ;

                 - les sources du Maraval apparaissent (résurgences situées de l’autre côté de la route, face au forage du même nom qui alimente Gonfaron) ;

                   - tous les cours d’eau du secteur coulent abondamment ;

                   - la rivière du Maraval et sa cascade font merveille ;

    Tout le système d’écoulement provenant de l’ensemble du bassin versant de cette zone est en charge...

Quelques jours plus tard, la plaine de Rouvède n’était plus en totalité inondée, ce qui prouve que les eaux de ruissellement percolent dans les soubassements calcaires fissurés pour alimenter toute la zone située en aval (lac de Bonne Cougne, le Maraval...)

Qu’adviendrait-il si le projet de golf, visant à récolter la quasi totalité des eaux de ruissellement (83 %), aboutissait ? ? ?

 

Un golf à Rouvède       =            Gonfaron privé d’eau ?

 

Rappelons que ce golf, avec son complexe immobilier doit couvrir une surface de 126 ha (38 ha pour les zones d’habitation, 88 ha pour les parcours de golf sur la plaine de Rouvède).

           * L’urbanisation constitue la face cachée de l’  “ICEBERG” : 21.000 m2 de surface habitable (262 villas et 65 appartements, pour une population touristique de 1.050 habitants).

           * La construction d’une station d’épuration à proximité et juste au dessus du lac de Bonne cougne inquiète   tous les gonfaronnais.

           * Quatre lacs d’une surface totale de 9,37 ha pour 286.300 m3 d’eau serviront de stockage des eaux              d’arrosage et créeront ainsi un autre microclimat sur l’ensemble de la zone.

           * N’oublions pas non plus les quatre forages déjà en bonne place sur le site : F1 (110 m - débit : 30 m3/h)

      F2 (149 m - débit : 30 m3/h) - F3 (85 m - débit : 3 à 10 m3/h) et F2002 (75 m - débit : 25 m3/h).

           Plus d’un million de m3 d’eau par an pour un golf en Provence au détriment des sols voisins ne peut être admis. Il s’agit d’une appropriation de l’eau pour un projet privé au détriment du collectif !

 

          L’enquête publique est aujourd’hui en cours (du 1er décembre au 9 janvier dans les 2 municipalités concernées : Flassans et Gonfaron) Le dossier du golf est déposé dans les deux mairies et vous pouvez le consulter.

Toutes celles et ceux qui se sentent concernés par ce projet doivent venir consigner toutes leurs observations sur le registre d’enquête ouvert à cet effet dans les deux mairies.

 

          En ce qui nous concerne, nous nous opposons fermement au projet de golf de Rouvède et nous nous accordons à dire que toute modification des paramètres qui régissent l’équilibre fragile de la zone concernée par le complexe golfique et immobilier aura des conséquences désastreuses sur les réserves d’eau et les communautés biologiques existantes de tout le secteur.

                                                                                      PaulGARCIA (Quartier Rimauret à Gonfaron)

 

 

DOSSIER :  Décharge du Balançan, 2006 ON FERME !”

Nous revenons sur cet épineux problème qu’est la décharge du Balançan, pour vous informer des résultats du référendum d’initiative locale qui a eu lieu, en novembre dernier, au Cannet des Maures, organisé par la Mairie, en partenariat avec les associations  “Ethique Environnement” et la “Plaine Autrement” :

 

        - sur 2.200 inscrits, 1.217 personnes ont voté

-          sur ces 1.217 votants, 1.130 personnes ont voté “OUI”

 soit un score massif de 93 % POUR LE OUI A LA DEMANDE de LA FERMETURE DU BALAnCAN en

2006 !

Précisons qu’ “Ethique Environnement” fait partie du “Collectif Balançan” qui regroupe 14 associations varoises, dont “Les Amis de Gonfaron”...

 

           REFLEXION :      “Qui est Isidore Durand ?”

 

 Se manifestant régulièrement dans la revue municipale, le lecteur aimerait connaître ce personnage érudit qui             marqua profondément l’histoire du village.

         Visiblement l’adresse indiquée ne correspond pas !

 

          


Gênant quand on veut le contacter pour préciser ou éclaircir avec lui ses écrits, son point de vue...

         Je n’ose imaginer son inexistence et qu’il ne soit qu’un nom utilisé par manque de franchise.

         Au fait comment appelle-t-on un mensonge dans une revue officielle ?

         Comment appelle-t-on l’utilisation d’un titre protégé sans droit ?

         Je n’ose encore moins imaginer que ce processus soit une méthode de gestion ?

         A moins que ce pseudo ne serve qu’à empêcher tout débat sur les besoins en écoles dans le Centre-Var ou des   écoles dans le village ?

         Et moi, je n’ai pas besoin d’anonymat pour m’exprimer !

 

                                                                             Gérard CHARMONT (Chemin de Bauquières à Gonfaron)

 

COUP DE CŒUR :   “Un personnage gonfaronnais : Antoine DELFINO”

 

       Vers les années “50”, Gonfaron était le village provençal par excellence chacun se connaissait, parlait la langue de F. Mistral, et la convivialité était de règle.

          L’un de ses habitants Antoine DELFINO, mon grand père par alliance, faisait partie de cette communauté. Bûcheron et charbonnier de son état, Antoine, dit “le grand Toine” était aussi surnommé “l’américain”, en souvenir du temps où émigré en Argentine, il y faisait le “gaucho”. Pourquoi un surnom ?  Il faut savoir qu’au 19e siècle, et vers 1860, bien avant l’apparition du “train qui fume”, il fallait en diligence 8 heures pour joindre Toulon à Marseille et 12 heures pour le trajet Toulon-Nice !  Ainsi les mariages consanguins étaient fréquents, et les noms patronymiques répétitifs. Il fallait différencier chaque famille, et ainsi devaient naître les sobriquets, ”subre-noms” en provençal, et surnoms. Au nom de famille s’ajoutait par tradition, un de ceux-ci, soit “le grand”, “l’ancien”, “le goï”  (le boiteux), “le riche”, “blanche-neige” pour celui qui, descendant des Maures, avait la peau tannée, etc...

 

          Ah !  Il l’aimait sa forêt “le grand Toine”. Sa longue carcasse tannée laissait apparaître deux bras striés par des veines qui faisaient penser à l’écorce de l’amandier. Ses mains puissantes que terminaient des doigts noueux comme des sarments gardaient l’empreinte de la cognée. Son visage brun, patiné de soleil et ridé de peine, semblait taillé dans du vieux bois. Bien que de condition modeste, son visage qu’éclairaient deux yeux d’un noir intense, reflétait une intelligence qui allait de pair avec la sagesse que confère le grand âge.

 

        C’est jusqu’à un âge très avancé que, dès que la forêt de Notre-Dame-des Anges se fardait d’aurore, il rejoignait, à califourchon sur une bicyclette vénérable, il rejoignait la charbonnière. Lorsqu’il poussait la porte de sa cabane forestière, les brumes, qui formaient une écharpe au sanctuaire tout proche, fuyaient à mi-pente. A la lueur attardée d’une nuit Maure qui, de noir devenait bleue, il retrouvait là son quotidien : un troupeau fantôme et immobile de châtaigniers et de pins maritimes qui parait la colline d’un corset de verdure et de garrigue parfumée. Il allait nettoyer le dôme de la charbonnière et en surveiller les fumerolles. Avec les couleurs changeantes de l’aube crépusculaire, il attendait son épouse Césarine qui lui apportait, dans un grand panier d’osier, un frugal petit déjeuner. Cloué à la porte de la cabane, un chardon d’argent sec en forme d’étoile le gardait des maléfices.

                    

       Sa hantise : les feux de forêt... “Chaque année”, me disait-il, “nous avions, comme aujourd’hui,  des incendies à déplorer. Cela a toujours existé, mais le hasard n’est pas seul responsable de ces désastres. Les sinistres d’avant n’étaient que peu de choses à côté des ravages d’aujourd’hui. Après la guerre 14”, continuait-il,on regardait avec méfiance les vieux villages sarrasins perchés sur la crête des monts. On accusait aussi les marchands de combustibles... Pour sauver la forêt”, affirmait-il,il faut diminuer les résineux et planter du caroubier, arbre qui se plaît dans les terrains pierreux et arides. Il ne demande aucun soin, vit plus de cent ans, et ne prospère que dans l’abandon et la rudesse”... 

   Et puis “le grand Toine” est parti de l’autre côté des choses, de l’autre côté des temps, dans une forêt scintillante d’éternité, au paradis des “subre-noms”.

        Il avait bien raison, “le grand Toine”, les botanistes vous diront le plus grand bien de cet arbre qui donne des fruits, gros haricots qui nourrissaient les chevaux, ou servaient à la confection de confitures et de sirops. Toutes les parties du caroubier sont utiles, menuiserie en ce qui concerne le tronc, feuilles et écorces pour le tannage, et la caroube qui permet d’élaborer des produits pharmaceutiques très utiles aux nourrissons. De plus les feuilles donnent une ombre fraîche, elles se brisent et dessèchent sans former litière lorsqu’elles tombent.

L’implantation de ces arbres dans certaines forêts résineuses permettrait la réalisation de forêts coupe-feu. Son indifférence à tout soin particulier, à toute culture pourrait aider utilement à reboiser rapidement nos forêts détruites.

       Puisse l’exemple de nos anciens et du “grand Toine” faire sortir de leur cénacle nos spécialistes forestiers. Le caroubier aiderait à moyen terme, à protéger nos forêts ancestrales et splendides, communales ou privées, que l’on a négligées même de débroussailler...

 

 

                                                                                     Yvan MESCHI (Rue Louis Blanc à Gonfaron)

 

    VIE ASSOCIATIVE :

 

           Nous avons le plaisir de vous faire part d’une naissance :

 

 

L’Association de Défense du lac de Bonne Cougne et de Protection de l’Environnement

                                                  de Gonfaron et des ses environs.     

 

Article premier : constitution et dénomination

Il est formé entre les personnes physiques ou morales qui adhérent aux présents statuts une association à but non lucratif et conforme aux dispositions de la loi du 1er juillet 1901 sous la dénomination “Association de Défense du lac de Bonne Cougne et de Protection de l’Environnement de Gonfaron et de ses environs”

La durée de l’association est indéterminée.

Son siège est : chez M. LIGNER, rue de la Gare à Gonfaron.

 

Article 2 : objets et moyens d’actions

 

L’association a pour but :

 

1 - De regrouper l’ensemble des personnes physiques et morales qui défendent le lac de Bonne Cougne et plus généralement l’environnement de Gonfaron et de ses environs, qui défendent la protection de la nature dans un souci de développement durable.

 

2 - D’éditer tout bulletin, prospectus, affiche, journal et tout autre support.

 

3 - De promouvoir et de défendre la protection de l’environnement terrestre, aérien et du patrimoine naturel de Gonfaron et de ses environs pour un développement durable.

 

4 - De protéger les ressources en eau de surface et souterraine.

 

5 - De préserver la beauté naturelle et l’intérêt écologique des paysages de notre région.

 

6 - D’assurer une liaison entre toutes les associations de protection de l’environnement et de défense de la nature, avec les élus locaux et nationaux, avec les pouvoirs publics et la communauté européenne.

 

7 - D’une façon générale, de susciter et de poursuivre toutes les actions susceptibles de défendre le lac de Bonne Cougne et de protéger l’environnement.

 

8 - D’entreprendre toutes les actions pouvant contribuer directement ou indirectement à son objet. A cet effet, elle pourra intervenir à l’encontre de tout projet, construction, défrichement, aménagement, démolition, etc... et d’autre opération de nature à contrarier l’objectif de l’association.

 

9 - D’agir, si nécessaire, auprès des tribunaux français et européens, pour faire respecter les lois et règlements concernant la protection de l’environnement.

 

10 - D’organiser des activités pédagogiques et éducatives auprès du public et des enfants pour faire connaître l’environnement, pour sensibiliser à l’écologie et à la protection de la nature.

 

11 - De permettre l’organisation de toute manifestation au bénéfice de l’association dans les buts fixés ci-dessus.

                                              

 

 

 

VIE PRATIQUE :  “On tire les rois

 

        Nous en sommes tous persuadés, le 6 janvier, jour de l’Epiphanie, nous fêtons l’Adoration des Rois mages. Nul doute dans notre esprit que cette fête si populaire ne soit une fête chrétienne. Pourtant, encore une fois, il semblerait que cette tradition soit plus ancienne que nous le pensions et que l’Eglise se soit approprié une coutume qui remonte à l’Antiquité. En effet, il est souvent plus facile et somme toute plus efficace de reprendre à son compte de vieilles croyances païennes que de lutter contre elles. On sait par exemple que l’Empereur Domitien avait instauré les Saturnales en l’honneur du dieu Saturne. Ces fêtes, liées au solstice d’hiver, débutaient le 15 décembre et s’achevaient le 6 janvier. Ce jour-là, on tirait au sort un roi, qui devenait, le temps d’un festin, le maître incontesté. Il pouvait à loisir édicter des lois, commander aux convives, et chacun devait se plier à ses exigences fantaisistes... le temps du repas. Au dessert, le monarque était déchu.

 

       Le christianisme, succédant aux croyances païennes, remplaça les Saturnales et fixa de nouvelles occasions de réjouissances. Le 25 décembre d’abord ; plus tard, après une décision prise par le pape Jules II, le 6 janvier, on fêterait désormais les rois certes, mais les Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar. L’Epiphanie, du grec epiphaneia, qui signifie “apparition” (en l'occurrence celle de l’étoile guidant les mages jusqu’à Bethléem), devenait une fête chrétienne. Pourtant, c’est bien l’antique tradition que nous commémorons sans le savoir, chaque année, en couronnant un roi éphémère  le jour de la galette. Cette nuance, cependant, sembla échapper aux révolutionnaires qui, dans un grand élan républicain et purificateur, tentèrent de faire un sort à cette fête qui osait célébrer les rois, même de pacotille. Tirer les rois devenait un acte de rébellion caractérisée, passible de mort. Ainsi en témoigne ce texte peu démocratique, et lu avec le recul, des plus comique :

       Considérant que les pâtissiers ne sauraient avoir que des intentions liberticides, considérant que même plusieurs particuliers ont commandé des gâteaux dans l’intention de conserver l’usage superstitieux de la fête des ci-devant rois... il faudra découvrir et dénoncer les pâtissiers délinquants et les orgies dans lesquelles on oserait fêter les ombres des tyrans. Mais on n’efface pas si aisément une tradition, et finalement, plutôt que de couper le cou aux gourmands, les révolutionnaires adoptèrent la bonne vieille technique de l’intégration, ce que l’Eglise avait fait dix siècles auparavant. Le jour des Rois devint pour un temps “fête des Sans-culottes” ou “fête du Bon Voisinage”

La galette des Rois gâteau de l’Egalité, et la fève prit la forme d’un bonnet phrygien. Elle ne désignait plus un roi, mais l’hôte chez qui se déroulerait le festin. Devenue politique correcte, la fête du 6 janvier traversa l’orage révolutionnaire sans dommages.

 

      J’aime la galette, savez-vous comment ?

      L’origine du gâteau des Rois est assez obscure. Les Bisontins en revendiquent la paternité, car ces chanoines du chapitre de Besançon, dès le XIe siècle, avaient coutume de désigner “responsable” celui d’entre eux qui trouverait la petite pièce cachée dans un pain. Mais bientôt on remplaça le pain par un gâteau, une galette ou une brioche selon les régions. La variété des traditions régionales aidant, le gâteau des Rois prit des formes multiples.

Dans de nombreuses provinces de France, le gâteau des Rois relève bien plus de la boulangerie que de la pâtisserie. Ce sont de grosses brioches en pâte levée (souvenir du temps où on confectionnait le gâteau avec la pâte de la fournée de pain) que l’on enrichit de produits qui la rendent plus festive : œufs, beurre, crème, miel, sucre ou fruits confits, chaque produit spécifique d’une région venant agrémenter et parfumer le gâteau.  

Il en est ainsi de la galette flamande, avec sa belle croûte caramélisée ; du garou du Béarn, à l’anis vert. En Provence, la tourte des Rois est une grande fougasse en forme d’anneau, saupoudrée de sucre et décorée de fruits confits. Dans les Basses-Alpes, elle devient tarte aux pommes tandis qu’à Bordeaux c’est toujours une belle couronne briochée garnie de cédrat confit et de grains de sucre. En Auvergne à Saint-Flour, on confectionne la brioche à cornes, chaque corne représentant une part de gâteau, et en Franche-Comté la galette au goumeau (mélange de crème, de jaune d'œuf et sucre). On trouve aussi des brioches en pâte mi-levée comme la fouace de Vendée et la galette bressane que l’on recouvre d’une couche de crème, de sucre et le zeste de citron. La galette feuilletée est surtout une tradition parisienne, mais elle existe  également en Touraine, en Lorraine et en Normandie. Dans le Lyonnais, on la fourre de frangipane. A Nantes, la galette est toute simple, en pâte à pain ou en pâte sablée, parfois enrichie d’amandes ou de rhum.

 

       ... Avec une fève dedans !

       Le partage de la galette est aujourd'hui encore une fête très familiale qui s’appuie sur un rituel assez précis et qui varie un peu selon les régions. C’est en général le plus jeune de l’assemblée, un enfant, qui est désigné pour attribuer les parts. Souvent on lui demande de se glisser sous la table. Les parts de gâteau sont recouvertes d’une serviette blanche et le maître de maison l’interroge et lui demande de désigner une personne attablée. Une fois la fève tirée et le roi reconnu, toute la famille assemblée crie “Vive le roi !” Tout au long du repas, à chaque fois que le roi prend son verre, l’assemblée doit crier “le roi boit !” Et jadis, l’étourdi qui oubliait de crier la phrase était immédiatement noirci au bouchon et devenait “le roi noir”.

 

       En de nombreuses régions, l’usage voulait que le roi offrit à boire aux autres convives, ou les invitât à un repas. Si la plupart des gens sacrifiaient volontiers à cette tradition, on raconte que d’autres, soucieux de ménager leur bourse, préféraient avaler tout rond la fève plutôt que de dépenser de l’argent. C’est pour cette raison, disent les mauvaises langues, que la rustique fève comestible fut un jour remplacée par de petits sujets en porcelaine. Les premières fèves que l’on fabriqua mesuraient 3 cm de longueur ( impossible alors de les avaler discrètement).

 

       Si l’Epiphanie est l’occasion de réunir la famille, il ne faut pourtant pas oublier son caractère religieux. Ainsi, outre les parts destinées aux convives, la tradition voulait que l’on attribuât en tout premier lieu une “part à Dieu” ou une “part à la Vierge”. Cette part revenait de droit aux quêteurs ( la plupart du temps des enfants pauvres) qui venaient se présenter au logis. Déguisés ou non, ils réclamaient leur gâteau en chantant une petite chanson comme celle-ci : “bonjour madame de céans, vous et votre compagnie, le gâteau est sur la table et le couteau qui le regarde, ne nous faites pas trop attendre, car mon camarade il tremble, nous tremblons tous les deux, donnez-nous la part à Dieu, coupez, coupez une petit morceau, pour mettre dans mon sécheau!” Une fois satisfait le groupe d’enfants s’en allait frapper à une autre porte, sans manquer de bénir et de remercier les habitants généreux. S’ils étaient mal reçus ou éconduits, les représailles ne tardaient pas. Moqueries et menaces pleuvaient : “les trois rois se sont arrêtés devant la porte des mal-peignés” ou bien encore : “si vous n’voulez nen nous donner, à vot’porte nous allons pisser !”

 

       Dans toute l’Europe chrétienne, on fête également l’Epiphanie. En Espagne par exemple, elle prend une ampleur particulière, et c’est le matin du 6 janvier que les Rois mages apportent des cadeaux aux enfants. A l’heure du goûter, on sert la couronne des Rois, et celui qui trouve la fève devient le roi de la fête. Au Portugal, la brioche des Rois cache une fève et un petit colifichet que le roi offre à sa reine. Il doit aussi offrir une seconde brioche aux invités. En Cornwall, le gâteau traditionnel de l’Epiphanie est le Twelfth Night Cake, littéralement le “gâteau de la douzième nuit”. Déjà, au Moyen Age, ce gâteau était presque rituel. On y dissimulait un haricot pour le roi et un pois pour sa reine. Le roi, sacré “seigneur du Désordre” devenait, le temps du repas, chef des cérémonies. Plus tard, on a remplacé les deux modestes légumineuses par trois objets symboliques : la pièce de monnaie, qui assurait la prospérité à son découvreur, l’anneau, qui présageait un mariage proche, et la timbale, plus funeste, qui signifiait que celui qui en héritait resterait célibataire. En Belgique, autrefois, la fève était remplacée par un petit “billet à tirer les Rois”. En le dépliant, le roi découvrait un petit texte, une petite chanson qu’il devait déclamer devant l’assemblée.

 

       Ainsi, dans toutes les régions, la tradition du gâteau des Rois perdure. Il semblerait même qu’elle prenne de l’ampleur et qu’à l’instar des Romains, qui fêtaient les Saturnales pendant tout le mois de janvier, nous ne nous contentons plus du 6 janvier pour déguster la galette et qu’il nous faille bientôt un mois entier pour nous en rassasier !

 

                                                               Yvette DESAIN (Route de Collobrières à GONFARON)

 

* Rubrique : “ LA RECETTE”

LE GATEAU DES ROIS

 Pour 2 gâteaux :

 Préparation : 3 heures 30 dont 2 heures pour faire lever la pâte et 1 heure de repos ;

 Cuisson : 25 minutes.

  Ingrédients nécessaires : 400 g de farine - 2 œufs  plus un pour la dorure -10 g de levure de boulanger - 80 g de beurre - 80 g de sucre -

1 cuillerée à café de sel - le zeste râpé d’1 orange - le zeste râpé d’1 citron - 4 cl d’eau de fleur d’oranger - 6 cuillerées à soupe de sucre.

  Réalisation :

  * Délayer la levure dans une cuillerée d’eau tiède. Versez la farine dans un saladier. Ajoutez les œufs et la levure. Mélanger avec une cuillère en bois.

  * Dans une casserole, préparez un sirop avec le beurre, le sucre et le sel ainsi que les zestes. Portez à ébullition, puis, hors du feu, ajoutez l’eau de fleur d’oranger. Laissez refroidir ce sirop dans la casserole.

  * Quand le sirop est tiède, versez-le petit à petit dans le saladier et pétrissez vigoureusement à la main jusqu’à complète absorption du liquide. Couvrez d’un torchon propre et laissez lever une heure.

  * Ce temps écoulé, aplatissez la pâte avec la paume de la main. Séparez-la en deux et façonnez deux boules. Enveloppez-les de film alimentaire et placez-les une heure au réfrigérateur.

  * Sortez les boules de pâte du réfrigérateur, pratiquez un trou au centre de chacune d’elles, et façonnez-les pour leur donner la forme d’une couronne, puis laissez lever une heure.

  * Préchauffez votre four à 180° C (th 6-7).

  * Préparez la dorure en fouettant l'œuf à la fourchette. Badigeonnez-en les deux couronnes de pâte, puis saupoudrez-les de sucre cristallisé. Faites cuire de 20 à 25 minutes au four. Laissez ensuite refroidir les gâteaux à température ambiante et décorez-les de fruits confits.

P.S. : n’oubliez pas les fèves dans la pâte avant la cuisson !

         Bon appétit et bonne fête en famille ou entre amis !

 

                                                                                      Yvette DESAIN (Route de Collobrières à GONFARON)

 

        L’ENIGME :

 

 

  solution de l’énigme du numéro précédent (n° 9) :

  *  j’ai six clefs sans serrures. Si tu me grattes, je murmure. Qui suis-je ?

   Réponse : une guitare

- Nouvelle énigme :

  * un  coquillage est accroché à la coque d’un bateau. Le coquillage pend à 3 mètres au-dessus du niveau de l’eau. L’eau monte de 2 cm par heure.

En combien de temps l’eau touchera-t-elle le coquillage ?

                                      Réponse dans notre prochain numéro !

 

DECEMBRE 2003